Texte défense procès Robert

 

 Quelques mots :

Vous  avez lu « Préfet de M » sur un mur de nos institutions, sur le mur de votre lieu de travail et vous avez-vous-même complété, dans votre pensée, votre imaginaire, votre raisonnement : « Préfet de Merde ». C’est votre droit, c’est votre culture, c’est votre pensée, c’est votre ressenti et nul ne pourra vous l’arracher.

Il a été cependant écrit : « Préfet de M » et le M laissé tout seul,  laissé sans suite pouvait être lu comme la 1ère lettre du mot MORT, la mort qui laisse seul, la mort qui laisse vide, la mort qui laisse sur sa fin. Et ce ‘M’ laissé vide était écrit sur le mur de nos cœurs, sur le lieu de nos vies.

Vous, représentant de l’Etat de droit, nous, femmes et hommes, citoyens de ce même Etat, nous ne semblons pas être dans le même état : au nom de la loi vous accusez, au nom de la vie, nous nous défendons. Vos murs sont salis, nos cœurs sont meurtris.

Oui, nous ne devons pas salir vos murs, qui sont aussi nos murs, ceux d’une société qui se veut être organisée en démocratie, qui se veut prôner la justice et le droit pour tous. Respect de nos institutions est demandé à chacun : oui, mais l’institution elle-même doit se respecter. S’est-elle respectée ? Un ami réfugié disait à son ami : « si tu ne te respectes pas toi-même personne ne te respectera à ta place… »

Au-delà de ce graffiti, de cette expression personnelle d’irrespect,  de révolte contre l’injustice, c’est toute la société civile qui exprime, dans un geste symbolique mais pas belliqueux, sa souffrance. Et cette souffrance, entendez-la ! Elle ne « lâchera rien » de son désir  de profonde justice, de respect de la vie.

Brigitte